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Impôt sur le revenu : comment déclarer vos gains Airbnb
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Vous louez un bien pour de courtes durées par l’intermédiaire d’une plateforme de location saisonnière type Airbnb, Abritel ou Booking.com ? Sachez que les gains que vous en tirez sont imposables et doivent donc être notifiés au fisc, dans le cadre de votre déclaration de revenus. Et ce à partir du premier euro ! Et ne vous avisez pas de les omettre, car les plateformes transmettent chaque année des données vous concernant à l’administration fiscale. Ces données concernent votre identité, vos activités sur les plateformes au cours de l’année précédente - y compris vos revenus et le nombre de réservations - et certaines informations sur vos modes de paiement.
Logiquement, le bien que vous louez est meublé. Dans la pratique, vous êtes donc considéré comme loueur meublé non professionnel - tant que vos recettes ne dépassent pas 23.000 euros et qu’elles restent inférieures aux revenus tirés de vos autres activités. Notez ensuite que la location de votre bien est considérée comme une activité commerciale, soumise au barème de l’impôt sur le revenu, dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Vous ne devez donc pas déclarer vos recettes en tant que revenus fonciers.
Les cas d’exonération
Commençons par les cas d’exonération. En effet, vos recettes ne sont pas imposables si elles sont issues de la location d’une partie de votre résidence principale, tant qu’elles ne dépassent pas 760 euros par an. Pour cela, il faut bien évidemment que la ou les pièce(s) louée(s) ne constituent pas l’habitation principale du locataire et que la location reste occasionnelle. Dès lors que vos gains dépassent ce seuil, ils sont totalement imposables.
Deuxième cas d’exonération : pour les locations habituelles d’une partie de votre résidence principale. Vos recettes ne sont pas non plus imposables si vous louez une ou plusieurs pièces à un salarié saisonnier et que le loyer pratiqué est raisonnable. Pour apprécier si le prix de la location est raisonnable, l'administration publie deux plafonds selon les régions, réévalués chaque année, en deçà desquels le loyer est réputé raisonnable. Pour 2022, ces plafonds annuels de loyer par mètre carré de surface habitable, charges non comprises, sont fixés à 192 euros en Ile-de-France et à 142 euros dans les autres régions.
Deux régimes d’imposition
En dehors de ces deux situations, vos recettes tirées de la location meublée saisonnière d’un bien sont imposables. Si vos revenus sont inférieurs à 72.600 euros par an (176.200 euros pour les meublés de tourisme classés et les chambres d'hôte), vous avez le choix entre deux régimes d’imposition. Le premier, dit “micro-BIC”, est le plus simple et le plus adapté aux activités occasionnelles. En pratique, il suffit de reporter le total de vos recettes nettes, majorées des frais de plateforme et des frais de ménage (le cas échéant). Le tout doit être porté sur le formulaire 2042 C pro de déclaration, en case 5 ND. L’administration fiscale appliquera alors un abattement forfaitaire de 50% sur vos gains pour tenir compte de diverses charges et soumettra classiquement les 50% restants au barème progressif de l’impôt sur le revenu ainsi qu’aux prélèvements sociaux. Ce qui signifie que seule la moitié de vos recettes entre dans le calcul de votre impôt. Notez que, comme l’abattement minimal est de 305 euros, si vos recettes n’excèdent pas cette somme, vous ne paierez même aucun impôt. Mais vous devez tout de même les déclarer.
Seconde option : le régime “réel”. Vous y êtes même obligatoirement soumis si vos recettes dépassent 72.600 euros par an. Ce régime s’avère plus complexe, mais il permet d’optimiser votre fiscalité en déduisant un certain nombre de charges pour leur montant réel. Dans ce cas, il faut reporter le montant de vos recettes sur la déclaration professionnelle 2031-SD et déduire l’ensemble de vos charges en les portant sur le même formulaire. Les sommes seront alors imposées au barème progressif de l’impôt sur le revenu et soumises aux prélèvements sociaux.
En résumé, le régime réel vous est bénéfique si le montant de vos charges est supérieur au montant correspondant à l’abattement de 50% du micro BIC. Si ce n’est pas le cas, préférez-lui le régime simplifié. Enfin, dernière astuce : si vous êtes utilisateur de la plateforme Airbnb, vous pouvez accéder au récapitulatif de vos transactions et de vos revenus brut dans l’onglet “Performance” de votre compte hôte. De quoi vous simplifier la tâche au moment de remplir vos obligations fiscales.
Source: Capital.fr